Les différentes adresses de l'A.O.I.P. |
La monographie de 1933 nous indique que c'est dans une salle du Café de l'Espérance, 23 avenue du Maine, qu'ont eu lieux les toutes premières assemblées constitutives de la coopérative, en mars 1896.
Je n'ai pas encore trouvé l'adresse de la Chambre Syndicale des Ouvriers en Instruments de Précision dont sont issus les syndiqués qui ont créés l'A.O.I.P. A moins que celle ci n'ai été celle de son secrétaire, Edmond BRIAT, habitant à 2 pas de là (repère B sur le plan).
C'est donc dans le quatorzième arrondissement de Paris que tout débuta. En regardant de plus près on peut préciser que c'est le quartier de Plaisance qui fut le berceau de la société. Ce quartier, ancien hameau de la commune de Vaugirard, est très animé en cette fin de siècle. La toute nouvelle église du quartier (1896) est même baptisée Notre Dame du Travail et des tableaux y représentent 4 saints liés au monde du travail. Le curé de l'époque défend l'idée du syndicalisme. Il reste aujourd'hui un immeuble, baptisé le Chateau Ouvrier , que les gens du quartier ont tenus à préserver comme symbole de l'occupation ouvrière du début du XXème siècle.
En regardant la liste des créateurs, on s'aperçoit qu'ils sont 1/3 à habiter à moins de 2 kms (Hamel repère H, Bachelier repère b sur le plan,...) , et qu'ils sont la moitié à venir des 5ème, 14ème et 15ème arrondissement. L'autre partie vient du Nord de Paris (18ème, 19ème, 20ème et Pantin). Cela nous donne une bonne image de la répartition de la population ouvrière parisienne de l'époque.
La Toute première adresse de la société sera le 117 avenue du Maine (repère 1 sur le plan).
L'avenue du Maine est un boulevard qui va d'Alésia à Montparnasse. Il a sans doute peu changé, si ce n'est la circulation hippomobile et piétonne qui a été remplacée par les automobiles et les bus. Au 117 on trouve, aujourd'hui, un immeuble plus récent, mais les bâtiments voisins existaient sans aucun doute à l'époque.
Hasard ou circonstance, le 117 est situé à l'angle de la rue Daguerre et les premiers travaux de la jeune entreprise furent la réalisation d'appareils photos.
L'entreprise est installée dans un petit local. Au début, il n'y a que quelques ouvriers : le directeur et quand on a la chance d'avoir du travail, 2 ou 3 ouvriers. Après quelques passages difficiles, les affaires démarrent et, le personnel nécessaire augmentant, il faut songer à déménager.
Le 1er juillet 1898, le local étant devenu trop petit, l'atelier est transféré 37 rue de Vanves (repère 2 sur le plan), actuelle rue Raymond Losserand. On est toujours dans le même quartier, mais on s'éloigne des boulevards. La société ne déménage que de quelques centaines de mètres. Ce sont 6 à 7 salariés qui occuperont ce local, en fonction des charges de travail assez irrégulières. L'immeuble situé actuellement à cet endroit est peut être de l'époque (un café occupe le bas), mais il est possible que l'atelier ai été dans l'arrière cour.
Le 1er juillet 1902, l'atelier social est transféré 6 impasse Sainte-Léonie (repère 3 sur le plan), encore situé dans le même quartier, à 2 pas de là. On reste encore dans le quartier et l' Avenir de Plaisance apporte souvent sa contribution financière.
Les locaux sont beaucoup plus spacieux, on voit sur des photos qu'il s'agit d'un ateliers indépendant de l'immeuble situé a cette adresse (sans doute situés dans l'arrière cour). Ce quartier est, aujourd'hui, au cur d'un réaménagement (ZAC Didot). Les gens du quartier se sont battus pour que subsiste ce bâtiment, à cause de son passé ! Quel passé autre que celui de la coopérative ? En tout cas sa façade est curieuse avec ses nombreuses figures représentant des têtes ressemblant à celle du diable
La destinée industrielle de la jeune assiciation n'était pas de rester dans le 14ème arrondissement. En 1907, alors que l'entreprise cherche des locaux plus grands, un industriel représentant pour la France la Compagnie américaine Western-Union propose de leur vendre le terrain de son usine et les ateliers lui appartenant, situés 46 avenue de Breteuil (7ème). Finalement le Conseil d'Administration lui préféra un grand terrain que la Ville de paris consentait à leur vendre à des conditions avantageuses, rue Charles Fourier, dans le 13ème arrondissement.