retour Accueil Que se passe-t-il à l'A.o.i.p. ?

Article paru dans le journal des SCOP “ la coopération de production ” (novembre 1979)

Cette question, chacun se la pose depuis un an. Nous avons répondu à tous ceux qui nous l'ont posée directement.
Nous n'avons pas multiplié les déclarations publiques, parce que nous ne voulions avancer que des faits certains. Mais le 1er décembre, nos camarades associés de l'A.o.i.p. devront prendre une décision grave. Notre devoir est de dire ce que nous savons.

L'ORIGINE DU DRAME

Mauvaise gestion ?
Certainement pas. Le bilan de 1978 était positif, comme l'étaient ceux des années précédentes.
Retard technique ?
En pointe sur certaines fabrications, l'A.o.i.p. n'est en queue de peloton sur aucune.
Prodigalité sociale ?
L'A.o.i.p. assure à tous et à toutes des conditions de travail, de salaire et de prévoyance largement supérieures à celles de la profession, c'est vrai. Mais sa parcimonie sur les autres postes de dépenses lui a permis de le faire en renforçant régulièrement sa structure financière.
Il n'y a pas de “ difficultés de l'A.o.i.p. ”, mais une décision de l'Administration qui n'a laissé à l'A.o.i.p. d'autre choix que l'abandon de la commutation téléphonique ou la disparition pure et simple.
Il n'y a pas d'A.o.i.p. déficitaire, dépassée ou gaspilleuse, mais une Direction des Télécommunications qui, entre 1971 et 1977, a failli faire mourir l'A.o.i.p. d'indigestion et a décidé en 1978 de la faire mourir de faim.

COMMENT RIPOSTER ?

En se battant contre cette décision d'abord. Le Conseil, la Direction et la Confédération sont intervenus au plus haut niveau politique contre la position désastreuse de l'Administration. Cela n'a pas été totalement inutile. Des marchés d'électromécanique ont pu être obtenus. Ils ont permis de gagner du temps et de la trésorerie.
Parallèlement, un plan de reconversion (O.b.m.) était élaboré et proposé aux Télécom. Il a été rejeté.
En juin 1979, l'A.o.i.p. se retrouvait donc devant le dilemme initial : faire sauter la boutique et mettre tout son monde sur le pavé, ou se plier à l'exigence de l'Administration en limitant les dégâts pour l'emploi d'abord, pour l'entreprise ensuite.

LE CONSEIL A-T-IL TOUT CÉDÉ ?

Cette ligne adoptée, s'ouvrirent des discussions très âpres où les négociateurs de l'A.o.i.p., appuyés par la Confédération, allèrent plusieurs fois jusqu'à la limite de rupture.
Après avoir réussi à “ faire monter les enchères ” beaucoup plus haut que les bases initiales, et sous la pression de plus en plus dure de l'Administration, il a fallu, le 16 octobre, signer, la rage au cœur, le protocole soumis à l'Assemblée du 1er décembre.

QU'Y A-T-IL DANS LE PROTOCOLE ?

- L'A.o.i.p. cède à C.i.t.-Alcatel et à Thomson-C.s.f. son activité commutation téléphonique publique et ses usines de Guingamp et de Morlaix.

LA PAROLE EST AUX ASSOCIÉS

Voilà ce qu'après un dur combat, le Conseil d'administration apporte à ceux qui l'ont élu.
A eux maintenant de se prononcer. Ils doivent savoir qu'il n'y a pas de solution de rechange actuellement négociable. L'Administration, soutenue par le pouvoir politique, a rejeté toutes les contre-propositions et n'en acceptera pas de nouvelles.
C'est donc le protocole ou l'épreuve de force. Nul n'a le droit de se substituer aux associés parce que nul ne subira à leur place les conséquences de leur vote.
La Confédération devait informer tous les coopérateurs de la situation telle qu'elle la perçoit.
Mais c'est à ceux de l'A.o.i.p. de choisir.
Quoi qu'ils décident, demain comme hier, nous resterons à leurs côtés.

LA CONFÉDÉRATION

ORGANE MENSUEL DE LA CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES S.C.O.P. - 33e ANNÉE - 1,5OF

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