MORLAIX (1971-1980) |
L'usine de Morlaix est la deuxième usine A.O.I.P. construite en province. Elle fabriquait des centraux téléphoniques électromécaniques, destinés au P.T.T., pour le compte de la division AOIP Télécom.
Pour quelles raisons cette entreprise parisienne s'installe-t-elle à Morlaix ?
L'entreprise a besoin de s'agrandir pour répondre au marché des télécommunications en pleine expansion et aux besoins du 6ème Plan des Télécoms. Le site de Guingamp arrive à saturation et l'A.O.I.P. se tourne une fois de plus vers son principal donneur d'ordre, l'état, pour choisir sa nouvelle implantation.
La décision de décentraliser les Télécommunications en Bretagne date de 1958 avec l'installation du CNET à Lannion. La région souffre d'un retard en matière d'équipement téléphonique et le gouvernement a pris la décision de créer un véritable pôle Télécom dans cette région, touchée par un taux d'industrialisation en déclin (Tanvez à Guingamp, Manufacture des Tabacs à Morlaix) et un mécontentement grandissant (montée du nationalisme).
Des contacts sont établis avec les acteurs économiques locaux et un accord est obtenu pour la réalisation d'une usine dans la zone industrielle de Kerivin, à Saint-Martin-des-Champs, dans les faubourgs de Morlaix. Cette zone est bien desservie avec la proximité de la N12, qui met l'usine de Guingamp à moins d'une heure de route, ainsi que du chemin de fer.
Comme à Guingamp, la main d'œuvre principale est composée de jeunes femmes. Les brodeuses ou couturières sont particulièrement appréciées pour leur dextérité manuelle, nécessaire aux travaux de montage des équipements téléphoniques.
Implantations de l'A.O.I.P. : Morlaix (Revue des Ingénieurs et Techniciens Européens, 1978)
Entrée en activité qu'en 1971, son effectif de 77 personnes de l'époque a progressé pour arriver en 1977 à 750, dont près de 600 femmes, 15 000 m2 sont construits sur une superficie totale de 13 hectares.
Elle est plus orientée vers l'assemblage, le réglage et les essais de sous-ensembles et matériels constitutifs de la téléphonie électromécanique, système Crossbar, type CP 400.
Deux grandes catégories d'utilisateurs sont concernées :
Il faut noter, pour terminer, que ces deux unités [Guingamp et Morlaix] représentent, de même que nous allons le voir pour Béziers, des expériences de décentralisation répondant aux vœux des pouvoirs publics et des collectivités locales qui se félicitent des importantes possibilités d'emploi, de formation et de promotion engendrées sur le plan régional.
La construction de l'usine A.O.I.P. de Morlaix à travers les rapports des Assemblées générales
Assemblée générale de juin 1971
Rapport du Conseil d'Administration : Le programme du VIème Plan nous a amenés à implanter une autre usine en province ; les Pouvoirs Publics nous ayant à nouveau orientés vers la BRETAGNE, nous prévoyons pouvoir réaliser à MORLAIX les trois même tranches qu'à GUINGAMP, mais dans un délai plus court. La proximité de ces deux villes facilitera la mise en route de la nouvelle implantation.
Rapport de la Direction Générale : L'évolution prévisible de nos moyens de montage et d'assemblage concernant le matériel de série CROSSBAR, qui s'effectue comme on le sait à GUINGAMP, nous a conduits à renforcer le programme initial envisagé pour cette ville et décider la réalisation d'un ensemble industriel de même importance à MORLAIX.
Le choix de ce site a été dicté par notre souci de ne pas nous éloigner du pôle d'attraction de LANNION et de pouvoir compter sur l'expérience des responsables de l'usine de GUINGAMP pour réaliser sans risque un programme industriel de même importance en moitié moins de temps.
Ce programme consiste dans la création de 17.000 à 20.000 m2 de bâtiments industriels pour un effectif qui devra atteindre également 1.400 personnes d'ici à la fin de 1975.
La première étape de ce programme comporte la construction d'une usine "école" de 2.000 m2 pour le compte de l'A.O.I.P. par les organismes régionaux.
L'édification de cette usine, qui a subi certains retards à la suite de difficultés d'ordre juridique, aujourd'hui aplanies, sera terminée au plus tard en fin juillet.
Mais les besoins de la production exigent la construction par nos soins d'une usine de 6.000 m2, qui devrait débuter également en juillet pour être achevée en juin 1972.
Les effectifs envisagés pour la fin de cette année devraient atteindre 124 personnes dont 100 directs et connaître une expansion très rapide à partir de 1972.
Assemblée générale de juin 1972
Rapport du Conseil d'Administration : L'usine école d'une superficie de 2.000 m2 environ a été mise à notre disposition à partir de septembre 1971. Une formation préalable du personnel dans un local prêté par la municipalité nous a permis de démarrer assez rapidement, à fin décembre 1971. l'effectif était de 150 personnes. La première tranche de 5.000 m2 sera disponible en juillet 1972. La liaison entre GUINGAMP et MORLAIX, distantes de 55 Km environ, est très pratique et permet une assez grande souplesse administrative.
Là, comme à GUINGAMP, peu de personnes sont venues de PARIS (4) et du personnel de maîtrise est venu de GUINGAMP.
Rapport de la Direction Générale : L'usine "Ecole" que le syndicat intercommunal de MORLAIX - SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS, devait selon nos conventions, construire pour l'A.O.I.P., a été achevée en août 197l. Après réception provisoire, cette usine d'une superficie de 2.000 m2 ouvrait ses portes le 6 septembre dernier.
Dès le mois d'octobre commençaient les travaux de construction de la première usine de production d'une superficie de 5.000 m2, dont l'achèvement est prévu en juillet prochain. Certains locaux ont déjà été mis à notre disposition afin de ne point arrêter l'embauchage du personnel et sa formation.
Signalons qu'après bien des difficultés, résultant de la complexité juridique des problèmes rencontrés notamment pour 1'acquisition des terrains, l'A.O.I.P. a pu signer in extremis en 1971 les actes notariés consacrant l'achat par notre société de l'usine Ecole et du terrain.
L'édification des deux autres usines envisagée d'ici à 1975, pourra donc se dérouler normalement.
L'effectif de l'usine "Ecole" a atteint à fin décembre 160 personnes. Il sera porté à la fin de cette année à 359 personnes, pouvant contribuer ainsi déjà avec des moyens respectables à la production de la Société.
Nous ne pouvons qu'être satisfaits de la croissance rapide du personnel dont disposeront nos usines et remercier tous les responsables à qui nous devons une telle réussite.
Assemblée générale de juin 1973
Rapport de la Direction Générale : Les effectifs de cette usine ont atteint au début de la présente année, 317 personnes, contre 160 à la fin de l'année dernière. La progression de nos effectifs, bien que plus rapide qu'à GUINGAMP, est restée inférieure à nos prévisions. Les retards intervenus dans la construction de la première usine de production, dite MORLAIX II d'une superficie de 4.800 m2 en sont en grande partie responsables.
Les perspectives pour 1973 consistent à porter, en fin d'année, cet effectif à 581 personnes, les directs passant ainsi, d'une année à l'autre, de 252 à 486 personnes.
La construction de MORLAIX III comportant une superficie de 4.400 m2, dont 700 m2 de bureaux et services sociaux, a commencé au début du mois de juin. Nous en espérons la mise à notre disposition pour le mois de novembre prochain.
Assemblée générale de juin 1974
Rapport de la Direction Générale : La 3ème tranche de l'usine de production d'une superficie totale de 4.125 m2, comprenant 3.002 m2 d'ateliers, 662 m2 de magasins et de hall de manutention, a fait l'objet d'une réception provisoire en février 1974, avec un retard de 6 semaines sur les prévisions.
Mais ce décalage n'a pas eu de conséquence sur le développement de cette usine, qui dispose à présent d'une marge d'expansion importante.
Les effectifs ont connu en effet, une nouvelle progression en 1973 puisqu'ils sont passés de 317 à 587 personnes en cours d'année. Les perspectives pour 1974 nous conduiront à fin décembre à un effectif total de 840 personnes, comprenant 680 directs et 160 indirects.
Prévisions à court et à moyen terme
Après de laborieuses négociations, la DATAR a approuvé et rendu public en janvier dernier, le programme d'expansion industrielle de notre Société prévu pour 5 ans.
Les grandes lignes de ce programme sont les suivantes :
En Bretagne, poursuite du développement des usines de GUINGAMP et de MORLAIX, puis création à CARHAIX-PLOUGUER d'une petite usine satellite, prise en charge par l'une ou l'autre des usines précédentes, et dont l'effectif maximum pourrait atteindre 1.500 personnes.
Cette opération sera mise en route avant la fin de 1975, si le rythme des investissements prévu pour les P.T.T. ne se ralentit pas.
Assemblée générale de juin 1975
Rapport de la Direction Générale :Fin de la construction et de l'aménagement de la 3ème tranche de cette usine comprenant 3.002 m2 d'ateliers et 662 m2 de magasins et de hall de manutention.
Les effectifs ont connu une progression importante en 1974 puisqu'ils sont passés en cours d'année de 587 à 877 personnes. Les perspectives pour 1975 nous conduiront à fin décembre à un effectif total de 902 personnes, comprenant 735 directs et 167 indirects.
Prévisions à court et à moyen terme
L'important programme d'expansion industrielle, agréé par la DATAR en janvier 74, n'a pu être mis en place, en raison de la réduction de crédits qui a affecté les 2 derniers budgets de l'Administration des P.T.T.
En outre, l'alourdissement de la gestion de la division "Télécommunications" et l'intention manifestée par les Pouvoirs Publics d'accélérer la construction de centraux électroniques, qui nécessite moins de main-d'œuvre que les systèmes CROSSBAR, nous imposent de ralentir autant que possible la croissance de nos effectifs. Il importe, en effet, d'éviter que notre entreprise ne soit confrontée, à l'avenir, avec des problèmes d'emprunt excédant ses capacités et de dures compressions de personnel qu'entraînera la reconversion vers l'électronique.
Il nous faut espérer que les autorités comprendront ce changement de politique indispensable pour l'A.O.I.P. et qu'ils voudront bien lui apporter tout leur appui.
Pour l'année en cours, nos investissements comporteront, à MORLAIX :
Assemblées générales de juin 1976, 1977 et 1978
Je n'ai malheureusement pas pu continuer cet historique de la construction car il me manque les rapports des assemblées de 1976, 1977 et 1978. Dans le rapport de 1979, il n'y a rien concernant l'usine de Morlaix... Je lance un appel auprès des anciens sociétaires qui ont pu conserver les rapports qui me manquent.
Bulletin municipal de Morlaix (1974)
L'Usine de Morlaix de l'Association des Ouvriers en Instruments de Précision
Dans le cadre de son programme de décentralisation, l'A.O.l.P. ouvrait le 1er septembre 1971, son usine de Morlaix ; elle dispose d'ores et déjà sur la zone industrielle de Kérivin à Saint-Martin-des-Champs-Morlaix d'une usine d'une superficie de 12 000 m2.
Lors de sa mise en service en septembre 1971, l'usine employait 77 personnes. Cet effectif passait progressivement de 158 à la fin de 1971, à 317 à la fin de 1972 et 624 en février 1974.
Vu le taux d'accroissement des programmes généraux P.T.T. et l'augmentation de la charge en production, il sera nécessaire de poursuivre cet effort jusqu'en 1976.
La superficie totale des constructions représentera alors environ 20 000 m2 et l'effectif de l'usine atteindra à cette époque, suivant les prévisions, le chiffre de 1 200 à 1 400 environ.
Réalisant le programme de décentralisation qu'elle s'était fixé, l'A.O.I.P ouvrait à Morlaix, le 1er septembre 1971, la deuxième usine provinciale de construction de matériels téléphoniques, mise à sa disposition par le Syndicat intercommunal de Morlaix-Saint-Martin-des-Champs.
Fondée en 1896, par quatre-vingts membres de la Chambre syndicale des ouvriers en instruments de précision, cette Société coopérative anonyme à capital et personnel variables, s'est consacrée des l'origine à la fabrication des instruments de précision et aux travaux s'y rattachant.
Grâce à la valeur professionnelle de son personnel, elle est devenue aujourd'hui la plus importante coopérative ouvrière de production industrielle française. Entreprise aux activités multiples disposant d'un réseau de vente très complet tant en France qu'à l'étranger, ses moyens de production augmentent d'une manière continue ; ses investissements (immobilisations nouvelles) en pourcentage du chiffre d'affaires HT, en progression constante ont atteint une moyenne de 7 % pour ces dernières années, et elle se classe à l'heure actuelle, parmi les trois cent cinquante premières sociétés françaises.
Le chiffre d'affaires T.T C. de l'A.O.I.P a atteint 222 millions de francs en 1972 dont plus des quatre cinquièmes en matériels téléphoniques, électroniques et électromécaniques destinés en majeure partie à l’Administration des P.T.T., le reste provenant de fabrications de haute technicité également, telles que les appareils de mesures électriques, les gyroscopes et appareils de navigation pour la marine et l'aéronautique, les rhéostats de démarrage pour moteurs industriels.
En 1965, l'A.O.I.P. disposait à Paris de 20 000 m2 de surface de travail dispersés dans ses différentes usines et annexes et arrivés à complète saturation. Or, la politique de rénovation et d'extension du réseau téléphonique français avait commencé à se concrétiser par la mise en œuvre d'un large programme d'équipement en matériel Crossbar CP 400 a la réalisation duquel l'A.O.I.P. avait été appelée à contribuer très activement. Pour lui permettre de réaliser un accroissement de ses moyens industriels à la mesure de ses besoins, une usine de fabrication de pièces détachées a été implantée dans la banlieue parisienne à Evry. Cette usine couvre 12 000 m2 et emploiera 750 personnes.
Une première décentralisation a eu lieu à Guingamp en 1965. L'usine emploie actuellement 1 250 personnes, A son stade final, elle aura une superficie de 20 000 m2 et son effectif atteindra 1 400 personnes.
Le choix de la ville de Morlaix, pour la deuxième implantation industrielle de l'A.O.I.P. en province, repose sur les considérations suivantes :
La possibilité de trouver une main-d'œuvre suffisante pour créer un ensemble industriel assez puissant pour être compétitif, l'existence de lycées et collèges d'enseignement général et professionnel en mesure d'assurer la formation de techniciens et d'ouvriers qualifiés nécessaires à l’entreprise, enfin la proximité de Guingamp et du complexe industriel de Lannion auquel participent les autres entreprises de profession, " Le Centre National d'Etudes des Télécommunications " (C.N.E.T.) et la " Société Mixte pour le Développement de la Technique de la Communication dans le domaine des Télécommunications " (SOCOTEL).
La superficie actuelle de l'usine de Morlaix est de 12 000 m2 dont 10 000 m2 d'ateliers et 2 000 m2 de bâtiments annexes ; bureaux, locaux médicaux et sociaux, vestiaires, sanitaires, cantine, bâtiments de servitude.
L'équipement de l'usine comporte la mise en œuvre de moyens de production modernes, rationnellement étudiés et spécialement conçus pour l'assemblage, le réglage et les essais des sous-ensembles et matériels constitutifs de centraux téléphoniques destinés à l'Administration des P.T.T.
Une attention particulière a été apportée aux questions de chauffage, d'éclairage, d'aération, etc., pour faire bénéficier le personnel du maximum d'aise et de confort pendant son temps de présence : heures de travail ou de détente.
Afin de permettre la mise en route de cette usine, dans les conditions les plus favorables, dès le mois de juillet 1971. quatre personnes du siège et six de notre usine de Guingamp sont venues résider à Morlaix et ont mis au point des techniques modernes de formation du personnel, par spécialités, avec le concours de l'A.F.P.A. sous l'égide du Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Population. Depuis l'ouverture de l'usine, chaque candidat ou candidate passe ainsi un test d'orientation, avec entrevue, afin que soient déterminées ses meilleures aptitudes pour les emplois qui lui sont offerts, les besoins étant enregistrés par le Service de la Main-d’Œuvre locale. Dès l'embauche, après visite médicale réglementaire, le personnel suit un cycle de formation et de perfectionnement lui permettant d'acquérir les connaissances exigées par la spécialité pour laquelle il a été engagé.
Les effectifs, qui étaient de 77 en septembre 1971, comptaient 158 unités fin 1971, 317 fin 1972 et 624 en février 1974.
La charge des programmes de fabrication faisant prévoir une rapide saturation des locaux, afin d'augmenter la capacité de production, il a été décidé la construction d'une nouvelle usine de 5 000 m2 qui sera opérationnelle en décembre 1973.
Etant donne les prévisions d'accroissement des investissements P.T.T dans les années à venir et l'augmentation des charges de production en matériel " Crossbar " qui en résulteront pour les ateliers de Morlaix. l'A.O.I.P, devra poursuivre son effort jusqu'en 1976. La superficie totale des constructions représentera alors environ 20 000 m2, l'effectif devant atteindre, suivant les prévisions, 1 400 personnes environ.
Les informations précédentes montrent la rapidité et l'importance du développement de cette usine, spécialisée dans la production des nouveaux matériels téléphoniques.
L'A.O.I.P se félicite, d'ores et déjà, de la réussite de cette deuxième expérience de décentralisation qui apportera, à n'en pas douter, d'importantes possibilités d'emploi, de formation et de promotion sur le plan local.
Certaine de répondre aux vœux de tous, elle s'efforcera de poursuivre, dans la mesure de ses moyens, et avec succès, une mission économique et sociale si bien commencée.
La fin de l'A.O.I.P. Morlaix :
La publication du VIIème Plan national des Télécoms, vers 1975, annonce la fin de l'électro-mécanique en faveur de l'électronique. C'est une catastrophe pour l'A.O.I.P., qui n'est pas encore présente dans ce domaine, et pour les prévisions d'emploi, car l'électronique demande moins de main d'œuvre. Même si l'A.O.I.P. tente le virage de l'électronique, avec l'usine de Béziers, la décision est politique. Il faut se battre pour essayer de renverser la décision prise.
Le combat a lieu à Morlaix et Guingamp, mais aussi principalement à Paris. Encadrés par les représentants syndicaux C.F.D.T. et C.G.T., les employés n'hésitent pas à se déplacer en cars, pour renforcer les effectifs des manifestations parisiennes. On notera aux côtés des manifestants, la présence d'une jeune femme, assistante parlementaire de Mme Marie Jacq (députée PS du Finistère), qui entrera quelques années plus tard au gouvernement : Marylise Lebranchu.
Ces évènements contraindront l'A.O.I.P. à céder, en 1980, l'usine de Morlaix au groupe Thomson-CSF, un des 2 acteurs du marché des Télécoms voulu par le gouvernement.
En février 1980, l'établissement deviendra Société des Téléphones de Morlaix (S.T.M.), avec environ 800 salariés.
Que deviennent le personnel et les locaux ?
L'effectif tombe à moins de 400 salariés en 1981. La Thomson réalise alors, en un temps record — un an et demi — une reconversion totale : le téléphone est abandonné et une activité nouvelle — le radar, comme à Brest — introduite. Puis, la S.T.M. se fond dans le « Centre Electronique de Brest » qui devient « le Centre Electronique de Brest-Morlaix » (C.E.B.M.). L'effectif de l'établissement de Morlaix est de 430 en 1985, avec seulement 5% d'O.S.1
Vers 1990, la réduction des investissements en matière d’armement des différents pays clients de Thomson-CSF provoque une baisse de production. Une partie du personnel est muté à Brest.
En 1991, Thomson crée Morlaix Electronique. Cette société sera mise en redressement judiciaire en 1995. Le tribunal décidera de la reprise de 192 personnes, par Bastide Electronique, et de 133 personnes par Thomson-Torons 48 (T.T.48).
T.T.48 sera cédé au groupe GRME en 1995. La société Bastide Electronique fermera ses portes en 2002.
L'ex-usine est occupée actuellement par INEO, filiale du groupe Suez. L'ex-usine école, ex-réfectoire, héberge Forclum Morlaix, depuis 2010.
Des contacts locaux et une récente visite à Morlaix, m'ont permis de constater que le nom d'A.O.I.P. est encore très présent.
1) Macé Georges. L'emploi en Bretagne dans les industries électriques et électroniques. In: Norois. N°128, 1985. pp. 677-688.